Nous allons vivre une expérience insolite à l’École Normale Supérieure Paris-Saclay à Gif-sur-Yvette. Une visite de cette école prestigieuse suivie d’un spectacle, un opéra contemporain. C’est la Scène de Recherche, le théâtre au sein de l’école qui nous offre cette découverte. Je suis avec Ella et un petit groupe de visiteurs et nous sommes tous curieux de passer les portes de cet établissement.
Une expérience vécue par Clélia
Chargée de promotion
Destination Paris-Saclay
"Vous allez croire que je suis jalouse des étudiants de l'ENS..."
Nous arrivons en fin de journée devant l’entrée imposante de l’ENS Paris-Saclay. Le soleil qui commence à se coucher nous offre une ambiance très agréable. Le grand hall entièrement vitré est baigné de lumière, nous sentons déjà qu’étudier ici ne doit pas être désagréable.
Gaëlle, la chargée de communication de la Scène de Recherche nous accueille. La visite peut commencer. Le groupe se place autour du plan de l’école gravé au sol et on comprend tout de suite l’ampleur de ce bâtiment. Il est conçu en 2021 par le fameux architecte Renzo Piano. Il est notamment à l’origine du Centre Pompidou à Paris ou de la tour The Shard à Londres. Une véritable célébrité !
Gaëlle nous donne quelques détails sur l’histoire de l’Ecole Normale Supérieure. L’école est née à Paris en 1794 dans le but de former de nouvelles générations d’enseignants. Elle s'agrandit, devient l’Ecole Normale Supérieure et s’installe à Cachan en 1957. C’est en 2020, après avoir rejoint l’Université Paris-Saclay que l’ENS s’installe sur le Plateau de Saclay à Gif-sur-Yvette. Ce site compte plus de 1700 étudiants et plus de 300 enseignants et chercheurs. Aujourd’hui, l’ENS Paris-Saclay propose 11 parcours de formation (physique, chimie, informatique, biologie, mathématiques, génie civil, génie mécanique, Nikola Tesla, langues, sciences humaines et design). La spécificité des Écoles Normales Supérieures se situe dans les sciences pratiques, en enseignant les concepts scientifiques fondamentaux ainsi que leurs applications.
- Alain Aspect, physicien et lauréat du prix Nobel de physique de 2022.
- Guy-Rachel Grataloup, artiste-peintre et plasticien. Il est à l’origine du musée d’art contemporain de Chevreuse, le musée Grataloup.
- Sylvie Retailleau, physicienne, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (gouvernement Borne) et ancienne présidente de l’Université Paris-Saclay.
Après cette introduction nous montons au premier étage pour visiter le grand amphithéâtre. On imagine sans problème les cerveaux qui bouillonnent pendant les cours et les examens.
Nous prenons ensuite la petite passerelle entièrement vitrée qui donne sur la façade. Nous profitons quelques instants de la vue imprenable sur le quartier de Moulon et toutes ces nouvelles constructions. On aperçoit notamment le bâtiment de l’école CentraleSupélec, peut-être pour une prochaine visite !
Encore un étage plus haut nous prenons l’impressionnante passerelle qui enjambe le jardin pour rejoindre l’Atrium. C’est un espace grandiose en forme de cloître avec plusieurs étages de salles de classe, ateliers et laboratoires. Un peu partout, on aperçoit des îlots de travail, des espaces de détente et des salles modulables pour travailler seul ou en groupe.
Notre visite a lieu un jour de faible affluence, les étudiants font des activités à l’extérieur de l’école le jeudi après-midi. Mais on imagine sans peine le fourmillement de centaines d’étudiants, enseignants et chercheurs dans cet atrium. Une ambiance digne de la Silicon Valley !
Deux immenses toiles flottent au-dessus de nos têtes, nous prenons donc un peu de hauteur pour les admirer de plus près. Ces peintures abstraites monumentales de Jacques Villon datent de 1957 et font partie du 1% artistique de l’école.
Beaucoup d'œuvres d’art décorent les différents espaces du bâtiment. Le mobilier coloré visible dans l’Atrium a été fait par un designer par exemple. Plusieurs œuvres monumentales décorent les halls d’entrée. Certaines œuvres viennent du site de Cachan, comme l’ancien plan de l’école et certaines statues visibles dans le jardin.
“Expression de la volonté publique de soutenir la création et de sensibiliser nos concitoyens à l'art de notre temps, « l'obligation de décoration des constructions publiques », communément appelée « 1% artistique » est une procédure spécifique de commande d’œuvres à des artistes qui s'impose à l’État, à ses établissements publics et aux collectivités territoriales.”
Pour en savoir plus : www.culture.gouv.fr/Thematiques/Arts-plastiques/Commande-artistique/Le-1-artistique
La visite se poursuit dans le jardin. C’est un grand cloître au milieu du bâtiment qui s’avère être un petit havre de verdure et de calme. La visite se transforme presque en exploration botanique. La variété d’arbres et de plantes est incroyable et notre groupe est conquis. Il faut bien dire que l’aménagement paysager du jardin est remarquable. On peut observer de nombreuses plantes différentes, beaucoup de couleurs, des espaces de détente, des bassins et des œuvres d’art. Quatre bassins décorés de sculptures en bronze représentent des animaux ou des éléments naturels : chauves-souris, hippocampe, ronces et champignons.
La visite se termine et nous nous dirigeons vers le théâtre de la Scène de Recherche. Il s’agit d’un théâtre professionnel au sein même de l’école. C’est un lieu de création qui a une vocation de formation, de recherche et d’ouverture au grand public.
On nous propose un verre de jus de pomme local très bienvenu pour une petite pause avant le spectacle. L’occasion de discuter avec le groupe. Certains participants sont des habitués que l’on retrouve souvent lors de nos visites. Ella et moi en profitons pour partager nos bonnes adresses et parler de nos prochains projets.
L’heure sonne. Nous rentrons dans le théâtre et nous sommes surprises de la proximité des spectateurs avec la scène. Les musiciens qui vont jouer en direct pendant tout le spectacle sont déjà en place. On les écoute accorder leur instrument. Les bavardages s’amenuisent lorsque le directeur du théâtre, Ulysse Baratin, entre en scène pour présenter ce qui va suivre. Les derniers téléphones passent en mode avion et la lumière baisse.
Le spectacle commence et c’est parti pour admirer l’opéra “Violet”.
Le décor est simple, une grande table, deux chaises et une desserte recouverte de plats et de vaisselle. Seulement trois personnages, une femme, son mari et leur employée de maison. L’histoire est simple, le temps diminue, chaque jour perd une heure, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien. Nous suivons les tourments de ces trois personnes qui vivent cette tragédie de façon très différente. Violet la voit comme une échappatoire et décide de construire un bateau et s’enfuir.
L’Opéra est chanté en anglais, les paroles sont traduites par le département d’anglais de l’ENS et sont surtitrées sur un écran. Pas besoin de micro pour les chanteurs, ils ont la voix qui porte. La proximité avec la scène nous permet d’apprécier leur talent incroyable.
On se laisse porter par ce conte original et par leurs voix. Le spectacle se termine, la lumière se rallume et on revient doucement à la réalité. Nous avons passé une soirée très intéressante et pleine de bonnes surprises. Nous avons hâte de renouveler l’expérience pour une prochaine visite et un nouveau spectacle !
SCÈNE DE RECHERCHE
École normale supérieure Paris-Saclay
4, avenue des Sciences
91190 Gif-sur-Yvette
Tel. 01 81 87 50 00
Site internet : ens-paris-saclay.fr/scene-de-recherche
Facebook : www.facebook.com/scenederecherche