Si vous êtes fans d’agriculture ou encore de jardinage, vous avez probablement déjà entendu le nom de Vilmorin. 4ème semencier mondial, cette entreprise française est aujourd’hui réputée pour sa qualité et ses innovations. Mais connaissez-vous les origines de Vilmorin et Cie, connaissez-vous son histoire ? Nichée dans les communes de Massy et Verrières-le-Buisson, découvrez cette incroyable famille dont le travail a révolutionné l’agriculture.
Une histoire racontée par Clara
Destination Paris-Saclay
"L'incroyable histoire de cette famille emblématique de Massy et Verrières-le-Buisson"
Laissez-nous vous conter une splendide histoire qui commence par l'union de deux âmes passionnées : Philippe Victoire Lévêque de Vilmorin (1746-1804) et Adelaide d'Andrieux, issue d'une famille de grainetiers. Ensemble, ils donnent naissance à une aventure extraordinaire à la fin du XVIIIème siècle ! Philippe Victoire est un homme animé par sa passion pour la botanique. Il prend la direction du magasin fondé par le père d'Adelaide qui est aussi botaniste du Roi Louis XV. Cela donne donc naissance à l'entreprise Vilmorin-Andrieux, spécialisée dans le commerce de graines. Il rédige alors un des premiers catalogues “Instructions sur les moyens de conserver les pommes de terre” en 1783.
L’entreprise est née, il est maintenant temps de la développer. Dès le début, Vilmorin-Andrieux est une affaire familiale.
C’est donc le fils de Philippe Victoire Lévêque, Philippe André de Vilmorin (1776-1862), qui poursuit l'œuvre de son père avec une passion débordante.
En 1821, il achète le magnifique domaine des Barres situé dans le Loiret. C'est là qu'il a créé un arboretum , une forêt expérimentale où les pins et les chênes poussent en harmonie. Dans ce véritable laboratoire naturel, Philippe André mène des études approfondies sur ces espèces végétales, explorant leurs caractéristiques et leurs potentialités. Cette forêt est le terrain de jeu parfait pour cet esprit curieux qui souhaite repousser les limites de la botanique.
Alors que les recherches et les ambitions de Philippe André grandissent, il décide de déplacer le centre des cultures expérimentales et commerciales à Verrières-le-Buisson. Ce déménagement lui permet ainsi d’obtenir plus d’espace !
Sur quatre générations, chaque fils a joué un rôle important dans le développement de l’entreprise. Louis de Vilmorin (1816-1860), fils de Philippe André, contribue également à l'affaire familiale. Il partage ses connaissances à travers des publications et participe à la création d'une nouvelle variété de betterave.
Son fils Henry Lévêque de Vilmorin (1843-1899), président de la Société Botanique de France, poursuit les travaux de sélection des semences et de culture du blé. Ses travaux sur les blés hybrides ont permis de lutter contre la famine. Il accueille également des congrès internationaux de botanique à Verrières-le-Buisson. En 1885, il achète des terres à Massy, proche de la gare. Il y construit une ferme de production. La proximité avec la gare permet d’assurer un transport optimal de la marchandise et permet ainsi de mieux développer l’affaire familiale !
Ensuite, Philippe Lévêque de Vilmorin (1872-1917), fils d'Henry, publie sur la culture des fleurs. Il crée également l'Arboretum de Pézanin en Bourgogne. Au fil des générations, la famille a laissé une empreinte durable dans le monde de l'étude des plantes, contribuant ainsi de manière significative à l'agriculture et à l'horticulture.
En 1940, un nouveau bâtiment d’exploitation est construit sur les terres de Massy, qui permet d’améliorer le nettoyage et le triage des graines. Enfin, André de Vilmorin (1907-1987), comme ses ancêtres reprend l’entreprise familiale vers 1950. A cette époque, le directeur général n’est plus de la famille puisque de nombreuses parts de l’entreprise sont vendues à des tiers. Elle devient donc une société anonyme. André remet les finances de l’entreprise sur les rails.
La famille n'est pas composée uniquement de botanistes en herbe. En effet, Louise de Vilmorin, fille de Philippe Lévêque (1872-1917), est devenue célèbre non pas grâce à l’horticulture, mais grâce à la littérature. Née en 1902, Louise est une écrivaine connue pour ses œuvres « Sainte-Une fois » (1934), « Julietta » (1951) et « Madame de… » (1951). André Malraux encourage Louise à écrire et lui donne donc un coup de main dans sa carrière littéraire.
La société continue de perdurer jusqu’en 1962. En 1972, le siège social de Verrières-le-Buisson et des installations de Massy sont transférés à La Ménitré, une commune du Maine-et-Loire. Puis, en 1975, la société passe sous la direction du groupe Limagrain. C’est alors qu’une filiale de Limagrain, nommée Vilmorin et Cie, est créée et cotée en bourse depuis 1993. Cela ouvre ainsi un nouveau chapitre dans son évolution.
Aujourd'hui, avec le groupe Limagrain, l'entreprise représente un pôle d'expertise reconnu dans les domaines de la culture et de la recherche. Ils perpétuent fièrement l'héritage de la prestigieuse Maison Vilmorin-Andrieux. Vilmorin et Cie a racheté de nombreuses sociétés du secteur agricole, devenant ainsi le 4ème semencier mondial. Il joue maintenant un rôle clé dans l'industrie des semences, en se spécialisant dans les semences potagères et de grandes cultures. Leurs recherches et leurs innovations révolutionnent l'agriculture en proposant aux agriculteurs des semences de haute qualité, résistantes aux maladies, productives et adaptées aux conditions locales.
La famille Vilmorin, véritable passionnée de science, de connaissances et de plantes, a ancré la botanique au cœur de son patrimoine. Cet héritage culturel et scientifique a eu un impact significatif sur l'agriculture d'aujourd'hui, façonnant ainsi le monde agricole contemporain.
Des traces de la dynastie perdurent encore aujourd'hui. Le château de la famille, plusieurs anciens bâtiments d’exploitation comme le centre André Malraux ou encore l'Arboretum de Roger de Vilmorin à Verrières-le-Buisson sont toujours visibles. Ce dernier s'étend aujourd’hui sur 2 hectares et héberge toujours une collection impressionnante d'arbres.
A Palaiseau, l’ancienne ferme des Granges exploitée par l'entreprise existe toujours.
A Massy toutes les installations ont été rasées. Toutefois, plusieurs endroits font référence à leur nom, comme le quartier Vilmorin et le Mail Henry de Vilmorin, présent à Massy.
La famille Vilmorin nous laisse également en héritage un herbier classé monument historique de plus de 50 000 planches !! Il représente plus de 200 ans de recherches botaniques, agronomiques et horticoles.
